Alors qu’elle avait habitué les observateurs à des relèvements d’au moins 0,50 % depuis près d’un an, la hausse de 0,25 % des taux directeurs de la BCE début mai sonnait comme un signe de pause dans la guerre menée par la Banque centrale européenne contre l’inflation.
Un mois et demi plus tard, le doute s’est vite dissipé. Sa résolution à déployer tous les moyens possibles pour combattre l’inflation reste intacte : ce jeudi 15 juin, non seulement la BCE a de nouveau relevé ses taux de 0,25 %, mais a en prime déjà annoncé un mouvement similaire pour le mois prochain.
En clair, les autorités bancaires européennes, présidées par la Française Christine Lagarde, n’en ont pas fini avec leur logique de rendre l’argent emprunté toujours plus cher. Le but : ralentir la consommation de crédits, et par la même l’économie toute entière afin de prendre à la gorge l’explosive envolée des prix. Celle-ci atteint encore 6 % en France en mai.
« Nous avons encore du chemin à faire, nous ne sommes pas arrivés à destination », a ainsi confirmé Christine Lagarde, déterminée à ramener l’inflation sous les 2 % en 2025. Une guerre qui, comme toutes les guerres, a des conséquences.
L’Institut économique de Berlin pointait ainsi du doigt, dès l’annonce de la BCE faite, les « bouleversements considérables de l’économie réelle et du secteur de l’immobilier » entraînés par ces hausses de taux successives.
De fait, l’économie commence à s’essouffler, comme en attestent la crise de la construction neuve, dont l’activité est en plein marasme, la baisse drastique des prêts aux entreprises, la santé relative du secteur bancaire, ou encore la grande nervosité des marchés boursiers.
La première conséquence tangible est bien entendu l’envolée des taux du crédit immobilier. Pour un prêt sur 20 ans, les taux, qui pointaient encore à 1 % début 2022, évoluent en ce moment autour de 3,75 % et devraient franchir les 4 % au cours de l’été. Les spécialistes estiment que cette escalade devrait amener les taux du prêt sur 20 ans aux alentours de 5 % début 2024.
Dans ce contexte, monter son projet sans attendre reste une stratégie payante et vérifiée depuis plus d’un an.
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