Les permis de construire dégringolent de 11,5 % : quelles mesures pour inverser la tendance ?

Publié le :
04 Mai. 2023

En croissance depuis 50 ans, le logement neuf peut-il verser dans une crise inédite ? Le ministère de la Transition Ecologique vient de publier un indicateur de référence, celui du nombre de permis de construire délivrés, en chute de 11,5 % en un an. Inquiets, les professionnels de la construction craignent la destruction de 100 000 emplois et appellent le gouvernement à prendre des mesures pour relancer le neuf. L’instauration de dispositifs fiscaux incitatifs en fait partie. 

Avec 31 700 permis de construire délivrés en mars 2023, la production de logements neufs en France n’est certes pas à l’arrêt, mais elle marque un sérieux tournant à la baisse qui inquiète l’ensemble des professionnels du bâtiment. Le nombre de mises en chantier de maisons individuelles recule de 8,3 %, et le nombre de permis de construire accordés pour la construction de logements neufs chute de 11,5 % en un an.

Une dégringolade continue depuis août 2022 et le chiffre record de 525 300 permis délivrés en un an à l’époque. L’année comprise entre mi-2021 et mi-2022 avait en effet été marquée par une belle euphorie. Une année de rattrapage en fait, après 2020 et son coup d’arrêt dû au COVID.  

En quelques mois seulement, la tendance s’est totalement inversée, les particuliers s’adaptant à un monde qui a changé du tout au tout en très peu de temps. Entre l’explosion des coûts des matériaux due à la guerre en Ukraine et à la crise des prix de l’énergie, l’explosion de l’inflation et l’envolée des taux de crédit, l’envie d’acheter dans le neuf reste forte mais beaucoup moins facile à concrétiser pour les ménages.

« Le ressort du logement neuf est cassé »

La Fédération française du bâtiment craint la destruction de 100 000 emplois si l'Etat ne réagit pas à la crise du logement neuf qui se dessine depuis quelques mois. PHOTO : Courteam

Une réalité qui inquiète fortement les professionnels du secteur, en alerte rouge depuis quelques semaines. La Fédération des promoteurs immobiliers indiquait ainsi en mars que les ventes de logements neufs aux particuliers s’étaient effondrées de 40 % au dernier trimestre 2022, et de 26 % pour les ventes aux investisseurs. 

Président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron affirmait de son côté en avril que « le ressort du logement neuf (était) cassé, l’emploi est menacé ». Il craint ainsi la destruction de 100 000 emplois d’ici fin 2024.

Pour tenter d’éviter ce scénario, la FFB alerte l’Etat et réclame des mesures. En premier lieu l’instauration de nouveaux dispositifs fiscaux incitatifs, alors la loi Pinel a perdu la quasi-intégralité de son intérêt et arrive à son terme.

Des propositions dévoilées le 9 mai par le ministre du Logement

Elle réclame également l’assouplissement des règles d’octroi du crédit, la baisse des montants alloués aux particuliers dans le cadre du dispositif MaPrimeRenov’, ou encore l’assouplissement de l’objectif de non-artificialisation des terres, qui contraint le développement urbain. 

Il y a quelques jours, Elisabeth Borne, Premier ministre, a d’ores et déjà assuré que le Prêt à taux zéro (PTZ), qui devait être abandonné, serait prolongé au-delà de 2023.

De son côté, le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, annoncera le 9 mai une liste de propositions issues des réflexions du Conseil national de la refondation (CNR) pour répondre à la crise du logement. 

Là encore, rendre les dispositifs fiscaux plus incitatifs fait partie des pistes qu’aurait ensuite à valider le gouvernement.

PAR STEPHANE HUBIN (Décollage e-Médias)

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