Depuis quelques jours, le ballet des locataires emménageant dans les magnifiques appartements du château de l’avenue de Creully redonne au site une âme perdue depuis longtemps. Anciennement occupé par les sœurs de l’école Notre-Dame de la Fidélité qui y logeaient jusque dans les années 1990, la bâtisse bourgeoise de 1860, en laquelle plus personne ne croyait, revient de loin.
Après des années d’abandon au terme desquelles elle aurait dû disparaître, elle resplendit de nouveau au prix d’un spectaculaire chantier de rénovation qui a demandé autant de minutie pour sauver et restaurer les éléments remarquables du patrimoine, que d’abnégation et de courage pour relever le défi de redonner vie à un immeuble qui avait beaucoup souffert.
Totalement délabré, le château Saint-Julien a demandé 36 mois d’efforts et nécessité de gros moyens déployés par l’entreprise Lefevre. R, avec l’accompagnement de Courteam Immobilier pour la maîtrise d’ouvrage et d’Amaury D’Anselme, initiateur du projet, pour la partie foncière.
Sur les trois niveaux réhabilités dans les règles de l’art en concertation avec l’architecte des Bâtiments de France et les services d’urbanisme de la ville, 14 très beaux appartements, du studio au T3, ont été créés, tous vendus en déficit foncier par Courteam, qui s’occupe également de la gestion locative. Quelques appartements restent encore à louer début novembre, mais il va falloir faire vite (voir nos coordonnées plus bas).
Dans leur grande majorité, les appartements disposent d’un jardin, d’une terrasse ou d’un balcon, et offrent des superficies allant de 24 m2 à 70 m2. Baignés d’une belle lumière, ils offrent à leurs occupants un environnement prestigieux.
Avec sa belle façade retrouvée et ses appartements de standing, le château, situé à deux pas du centre-ville, est en effet classé au patrimoine remarquable de la ville de Caen.
Pour Amaury D’Anselme, initiateur de l’opération de sauvegarde de l’un des beaux éléments du patrimoine caennais, « c’est une longue aventure qui se termine, commencée avec le pari qu’il serait possible de conserver cette belle bâtisse. »
Revenant sur la genèse du projet lors de l’inauguration du château programmée ce mois de novembre en présence des acquéreurs, il a dit toute sa satisfaction face à la qualité de la réalisation. « Il y avait énormément de boulot, le bâtiment était très dégradé ; les équipes ont réalisé ici un très gros et très beau travail avec l’accompagnement de Courteam qui s’est fortement investi dans le projet pour faire du château Saint-Julien l’une des plus belles rénovations de Caen ».
Ce « travail de fond et d’endurance » pourrait être réédité à l’avenir pour une autre opération de sauvegarde du patrimoine de la ville de Caen. ASD Invest, dirigée par Amaury D’Anselme, et Courteam Immobilier, qui a déjà réalisé la rénovation de l’immeuble Blot face au jardin des plantes de Caen, ont démontré toute l’étendue de leur savoir-faire en collaborant à la réalisation de ce superbe projet.
Que les soubresauts furent nombreux avant que ne débute le chantier de rénovation du « château » Saint-Julien en 2020. Pour l’ancien couvent, devenu lycée professionnel puis pensionnat pour jeunes filles avant d’être laissé à l’abandon au début des années 2000, l’histoire a pris des directions contraires à de multiples reprises. Condamné, sauvé, de nouveau condamné, puis de nouveau sauvé…
Les péripéties n’ont cessé d’animer la vie des riverains depuis 2012 et le premier projet d’urbanisation du site porté par Bouygues. Le groupe prévoyait de construire sur les 6 000 m2 du site 47 logements et un gymnase, en rasant le château Saint-Julien dont la rénovation était jugée « inenvisageable ».
Attaqué par les riverains, le projet a capoté avant de retrouver vie puis d’être à nouveau contesté. Un courroux qui a trouvé écho auprès de la nouvelle municipalité en 2014 et une écoute particulièrement attentive de la part de Sonia de la Provôté, sénatrice et conseillère municipale, pour qui la destruction du château était « ennuyeuse. Il a une histoire et de la prestance. Qu’une ville bombardée comme Caen se prive d’un beau bâtiment comme celui-là me fait mal au cœur. Je ne l’imagine pas livré aux pelleteuses. Un vrai sacrilège ! », estimait l’élue.
Un combat finalement remporté. En 2017, le projet du groupe Bouygues était abandonné. Edifidès présentait une autre copie pour le site, sans la destruction du château, dont la rénovation a été confiée à Amaury D’Anselme et Courteam.
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