L’Europe relève ses taux avec une ampleur inédite : les conséquences sur le crédit et votre quotidien

Publié le :
12 Sep. 2022

Le jeudi 8 septembre, après un relèvement de ses taux en juillet de +  0,50 %, une première depuis 10 ans, la Banque centrale européenne (BCE) a donné un second électrochoc à l’économie. En décidant une hausse d’une ampleur inédite depuis 23 ans avec + 0,75 %, la BCE siffle définitivement la fin de l’argent peu cher. Conséquence, tandis que l’on se dirige vers un ralentissement de l’économie, les taux de crédit vont poursuivre leur envolée. Pourquoi ? Jusqu’à quel niveau ? Peut-on encore bénéficier de taux bon marché ? Courteam vous dit tout.

1/ Pourquoi cette décision historique de la BCE ?

Avec une inflation établie à + 9,1 % dans la zone euro sur un an glissant, la maison brûle pour les ménages qui doivent faire face à des coûts toujours plus élevés pour assurer les dépenses de la vie courante. Alimentation, chauffage, transport, travaux, construction, etc : dans tous ces domaines, les hausses des prix atteignent une ampleur qui n’avait plus été constatée depuis les années 1980.

Pour casser la logique inflationniste notamment alimentée par la guerre en Ukraine et ses incroyables répercussions sur les prix de l’énergie (le prix du Kilowattheure d’électricité est passé de 85 € en août 2021 à plus de 1 100 € en août 2022 !), la Banque centrale européenne, garante de la stabilité de l’euro et, au-delà, de l’économie dans la zone euro, s’est donnée pour ambition d’orchestrer le ralentissement de l’économie. Sa logique est la suivante : mettre un coup de frein sur la demande doit nécessairement impacter les prix à la baisse.

Pour donner consistance à ce mécanisme, la BCE, qui prêtait jusqu’à il y a peu encore de l’argent aux banques à taux zéro, met fin à la logique de l’argent pas cher en remontant ses taux directeurs (1,25 % pour les opérations classiques de refinancement des banques et 1,50 % pour les prêts déclenchés en 24 heures). Désormais, emprunter coûtera bien plus cher, un levier sensé décourager les ménages et les entreprises dans leurs projets, donc limiter la croissance et par voie de conséquence l’inflation.

Emprunter de l'argent va coûter bien plus cher pour les particuliers, les entreprises mais aussi les Etats.

2/ Quel impact sur le crédit ?

Parce que les banques ont horreur du risque, elles ont, dans un élan commun, entamé une remontée des taux depuis le début du printemps dernier. Dans un contexte de guerre aux portes de l’Europe, d’inflation galopante, de crise du COVID encore menaçante et de doutes sur les capacités de l’économie à résister dans le temps à cette morosité induite par l’explosion des coûts de l’énergie, les banques ont choisi de serrer les boulons sur l’accès au crédit des ménages. De 1 % en février dernier, les taux d’intérêt d’un crédit immobilier sur 20 ans sont passés à 2 % début juillet. 

Depuis, la BCE a procédé au relèvement de ses taux une première fois courant juillet, et une deuxième fois début septembre. Par voie de conséquence, les taux auxquels les banques prêtent l’argent vont continuer de grimper ces prochains mois. Pour autant, dans un contexte inflationniste de + 6,5 % en août 2022 pour la France sur un an glissant, emprunter entre 2 % et 2,20 % tel que constaté en ce moment reste très bon marché, même si les taux ont doublé en l’espace de six mois.

Une aubaine dont il convient de profiter. Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a en effet affirmé que les taux de la BCE allaient continuer de monter ces prochains mois. En juin, le Gouverneur de la Banque de France estimait déjà probable un retour du crédit à 3 % pour fin 2022.

3/ Et la problématique des taux d’usure dans tout ça ?

Ce scénario se heurte pour autant à la barrière que constitue le taux d’usure. Instauré pour lutter contre le surendettement des ménages, ce taux, porté à 2,57 % depuis début juillet, constitue le taux au-delà duquel une banque ne peut prêter de l’argent aux particuliers. Problème : dans ces 2,57 %, il convient de comptabiliser le taux du crédit, celui de l’assurance, mais aussi les frais de dossier et les frais de garantie…

Avec des taux à plus de 2 % en ce mois de septembre pour un emprunt sur 20 ans, les dossiers ont inévitablement beaucoup de mal à passer et l’accès au crédit s’est très largement compliqué.

Si ce taux d’usure n’est pas révisé de façon significative le 1er octobre, les banques ne pourront pas répercuter la hausse des taux auxquels elles empruntent elles-mêmes de l’argent sur les marchés et pourraient de ce fait couper le robinet du crédit. 

 

Pour tout renseignement et contact, c’est ICI. Nos experts Courteam, le courtier normand spécialiste du financement, de l’immobilier et de l’assurance, sont à votre service.

 

Retrouvez nos actualités chaque jour sur nos réseaux sociaux : 

Facebook

Instagram

Linkedin (compte entreprise)

Linkedin (compte dirigeant)

Twitter

Parlons de votre projet