Hausse surprise de 0,50 % des taux de la BCE : quel impact sur vos projets et votre budget ?

Publié le :
25 Juil. 2022

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs ce 21 juillet. Une décision qui signe la fin de l’argent peu cher et ouvre une nouvelle ère en matière de crédit. Attendue à 0,25 %, la hausse est en effet plus sévère que prévu puisqu’elle est doublée, à 0,50 %. Les banques emprunteront donc l’argent bien plus cher, et le prêteront beaucoup plus cher. Cette nouvelle, conjuguée au blocage du taux d’usure, est une mauvaise nouvelle pour les particuliers.

Le jeudi 21 juillet 2022 restera historique pour l’Europe. Pour la première fois depuis 11 ans, la BCE a relevé ses taux, et n’a pas fait dans la demi-mesure. Le tour de vis s’établit à + 0,50 %, soit un relèvement deux fois plus élevé qu’attendu par les spécialistes de la finance et les marchés. Un serrage de boulons surprise et inédit depuis la création de l’euro, qui ne sera pas sans conséquences pour les ménages. Tour d’horizon des impacts de cette décision forte, légitimée par la volonté de la BCE de lutter contre l’inflation en plongeant l’Europe dans un ralentissement économique imposé.

1/ Immobilier : les taux vont poursuivre leur envolée

Confrontées à un contexte plus incertain (inflation galopante à 5,8 % sur un an fin juin, guerre en Ukraine, ralentissement économique, crise du COVID non résolue) et à des conditions moins avantageuses sur le marché interbancaire, les banques, qui ont en outre anticipé la hausse des taux directeurs de la BCE, ont procédé depuis le début de l’année à un violent réajustement des taux de crédit. L’envolée soudaine a ainsi propulsé les taux d’emprunt sur 20 ans de 0,85 % fin décembre à 1 % fin février, avant l’emballement jusqu’à plus de 2 % fin juin.

Avec la décision de la BCE prise ce jeudi 21 juillet, l’argent va coûter encore plus cher qu’auparavant aux banques sur le marché interbancaire. Certaines, qui ne s’y retrouvaient déjà plus en terme de profitabilité, avaient même choisi de ne plus financer une majorité de dossiers. La hausse de 0,50 % va contraindre celles qui jouent encore le jeu cet été à répercuter ce surcoût et à proposer des taux bien supérieurs à ce qu’ils sont encore en ce mois de juillet. Ainsi, des taux compris entre 2,25 % et 2,50 % sur 20 ans se profilent pour la rentrée. Et il ne devrait s’agir là que du début d’une correction plus dure encore, puisque la BCE a annoncé qu’elle relèverait ses taux une nouvelle fois avant fin 2022. Début juin, la Banque de France estimait déjà qu’un retour du crédit à 3 % fin 2022 était une possibilité.

2/ L’accès au crédit bloqué par le taux d’usure

Pour les particuliers qui souhaitent mener un projet immobilier, la hausse des taux de la BCE, qui va se heurter à la faiblesse des taux d'usure, constitue une embuche.

Ce scénario de l’envolée des taux proposés par les banques se heurte à la barrière infranchissable du taux d’usure, au nom duquel toujours plus de dossiers sont recalés. Instauré pour lutter contre le surendettement des ménages, le taux d’usure marque la limite au-delà de laquelle les banques ne peuvent prêter. Or, fixé à 2,40 % jusqu’au 1er juillet et établi à 2,57 % depuis, ce plafond, qui prend en compte tous les coûts liés au crédit (taux de crédit + assurance emprunteur + frais de garantie + frais bancaires), est beaucoup trop bas pour amortir la hausse brutale des taux, qui va donc se poursuivre.

Rendu plus complexe depuis le 1er janvier dernier par les mesures imposées par le Haut conseil de stabilité financière (taux maximal d’endettement à 35 % et durée d’emprunt limitée à 25 ans), l’accès des ménages au crédit souffrait, en prime, depuis le début du printemps, de cette inadéquation entre la faiblesse du taux d’usure et l’impressionnante montée des taux de crédit, avec un dossier sur cinq refusé. Il est très vraisemblable qu’à compter de cette fin juillet, il ne se retrouve littéralement bloqué. Au moins jusqu’au 1er octobre, date de son nouveau calcul.

3/ Des placements plus rémunérateurs

Le taux du livret A, qui va doubler le 1er août en passant à 2%, devrait continuer de progresser en février prochain.

Si pour les ménages qui souhaitent développer un projet immobilier, la hausse des taux de la BCE risque de constituer une embuche, il en est tout autre pour les épargnants qui attendent des jours meilleurs. Car qui dit argent plus cher sur les marchés, dit produits financiers plus rentables. Une logique qui devrait notamment profiter aux détenteurs du Livret A. Son taux, dont le calcul intègre deux paramètres, les taux interbancaires et le taux d’inflation, va passer de 1 % à 2 % le 1er août. Etabli chaque semestre, il devrait connaître une nouvelle hausse en février prochain puisque les taux interbancaires seront plus élevés qu’aujourd’hui.

La logique est la même pour les livrets bancaires, ou encore les fonds euros de l’assurance vie.

 

Pout tout renseignement et contact, c’est ICI. Nos experts Courteam, le courtier normand spécialiste du financement, de l’immobilier et de l’assurance, sont à votre service.

 

Retrouvez nos actualités chaque jour sur nos réseaux sociaux : 

Facebook

Instagram

Linkedin (compte entreprise)

Linkedin (compte dirigeant)

Twitter

Parlons de votre projet