Crédit immobilier : la règle des 35 % de taux d’endettement maximum ne sera pas assouplie

Publié le :
16 Mai. 2023

Invité ce lundi 15 mai à s’exprimer sur la crise de l’immobilier qui pointe à l’horizon depuis quelques mois en raison de la baisse drastique de la production de crédits, le ministre de l’Economie, qui avait formulé des vœux d’assouplissement des conditions d’octroi du crédit, a affirmé que la règle des 35 % d’endettement maximum ne serait pas revue.

Alors que les professionnels de l’immobilier et du financement, en premier lieu les banques, attendent des mesures qui permettraient de redonner une dynamique à l’immobilier, Bruno Le Maire a douché quelques espoirs ce lundi 15 mai.

Invité de l’antenne de RMC, le ministre de l’Economie a expliqué qu’il n’était pas question de revenir sur la règle des 35 % d’endettement maximum au-delà de laquelle les banques ne peuvent délivrer de prêt immobilier aux ménages, sauf dérogation autorisée pour 20 % des dossiers traités.

Pour Bruno Le Maire, il n’est de fait pas envisageable de « régler la crise du logement en endettant les Français de façon déraisonnable ».

Permettre aux banques de déroger un peu plus aux règles ?

Le ministre de l’Economie, qui avait appelé de ses vœux ces dernières semaines le lancement d’une réflexion sur les possibilités d’assouplir les règles d’octroi du crédit (35 % d’endettement maximum, durée d’emprunt maximale de 25 ans), semble donc revenir sur son idée et suivre les recommandations du gouverneur de la Banque de France, farouchement opposé à toute évolution de ces règles d’octroi. 

Fixées depuis janvier 2022, les règles d'octroi limitent les mensualités de remboursement des crédits immobiliers à 35 % du revenu net mensuel de l'emprunteur et la durée maximale des crédits à 25 ans. 

Toutefois, Bruno Le Maire ne ferme pas totalement la porte à la possibilité de fluidifier l’accès au crédit immobilier ces prochains mois, alors que la production de crédits est en chute vertigineuse de 40 % sur un an.

Celui-ci a assuré que le gouvernement apporterait des solutions, et évoqué la possibilité d’assouplir la barre des 20 % de dérogations accordées aux banques afin de leur permettre d’accorder plus de prêts immobiliers.

Des demandes insistantes

Justement, la directrice générale de la Fédération bancaire française, Maya Atig, avait préalablement affirmé vendredi 12 mai que les banques étaient « prêtes à discuter » d’assouplissements réglementaires pour faire face à la crise du crédit. 

De son côté, la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) a réclamé par courrier adressé au président de la République des mesures d’urgence « pour éviter l’aggravation de la crise » et suggère l’assouplissement des règles d’octroi du crédit.

D’ores et déjà, Elisabeth Borne, Premier ministre, a dévoilé que le prêt à taux zéro (PTZ), qui aurait du disparaître depuis fin 2022, serait prolongé en 2024. Une bonne nouvelle (enfin) pour les primo-accédants.

PAR STEPHANE HUBIN (Décollage e-Médias)

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