Crédit immobilier : la hausse limitée des taux d’usure le 1er novembre ouvre la voie à la stabilisation

A compter de ce mercredi 1er novembre, les taux d’usure du crédit immobilier (limite au-delà de laquelle les banques ne sont pas autorisées à délivrer un crédit immobilier en France tout frais compris, soit intérêts du prêt + frais de dossier + assurance emprunteur) vont connaître un nouveau réajustement à la hausse. Un mouvement toutefois limité par rapport aux modifications de ces derniers mois, signal de l’aire de stabilisation des taux d’intérêt qui s’ouvre.

S’il est clair que l’euphorie immobilière observée de 2019 à début 2022 avec des taux d’intérêt à 1 % pour les prêts sur 20 ans est révolue, une autre aire pourrait débuter ces prochaines semaines après celle de la violente hausse des taux. Passés de 1 % en janvier 2022 à 3 % en janvier 2023 et désormais à plus de 4,5 % en cette fin 2023, les taux d’intérêt du crédit immobilier sur 20 ans s’apprêtent à marquer une pause.

Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a renoncé la semaine dernière à augmenter ses taux directeurs après dix hausses successives, officialisant la pause dans son combat contre l’inflation qui avait fait exploser les taux d’intérêt partout en Europe, la Banque de France a fait connaître ces derniers jours les taux d’usure qui seront appliquées en France à compter de ce 1^er novembre.

Fixé à 5,80 % début octobre pour le prêt sur 20 ans, le taux d’usure poursuit son parcours à la hausse, mais de manière plus mesurée que ces derniers mois. Avec un réajustement de 11 points de base qui le fixe à 5,91 %, il continue de se rapprocher des 6 %, mais désormais à petits pas.

Dernière révision mensuelle des taux d’usure en décembre

Le mois prochain, la dernière révision mensuelle des taux d’usure devrait le confirmer avant le retour à leur révision trimestrielle. L’ajustement mensuel avait été instauré de façon provisoire afin de fluidifier l’accès au crédit. Objectif atteint, puisque les taux d’usure ne sont plus un frein contrairement au taux d’endettement, dont le seuil de 35 % n’a pas été revu.

Pour les banques, qui vont enfin pouvoir se refinancer à des taux constants et qui ont retrouvé de la marge sur l’activité de crédit, le signal de la fin de la hausse des taux de crédit est donné. Partout en Europe, les économistes estiment que la stabilisation des taux durera jusqu’à l’été prochain, avant l’ouverture d’un possible mouvement à la baisse si l’inflation a suffisamment reculé d’ici là.

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