La Banque centrale européenne pousse les taux au plus haut depuis 2001 avec une hausse de + 0,25 %

Publié le :
27 Juil. 2023

Après une huitième hausse successive le 15 juin dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a officialisé ce jeudi 27 juillet un nouveau relèvement de ses taux directeurs de 0,25 %. Le taux de refinancement des banques passe à 4,25 % alors qu’il était à 0 % en juillet 2022. Face à ce relèvement des taux le plus rapide de l’histoire, le crédit immobilier devrait continuer sa course vers les 5 % pour les prêts sur 20 ans.

Entamé en juillet 2022, le relèvement des taux directeurs européens décidé par la BCE pour contrer l’inflation restera dans l’histoire. Il s’agit en effet de l’envolée la plus rapide et la plus violente des taux directeurs, lesquels atteignent désormais leur plus haut depuis 2001. 

Le taux de refinancement des banques, qui était à 0 % il y a un an tout juste et qui permettait aux banques de prêter de l’argent facilement, est désormais à 4,25 %. Un écart faramineux qui explique l’envolée des taux de crédit immobilier partout en Europe. En France, alors que le prêt immobilier sur 20 ans tutoie ou dépasse désormais les 4 % en ce mois de juillet, il devrait se diriger vers les 5 % d’ici la fin d’année si la BCE poursuit son resserrage de vis historique.

Le remède peut-il être plus douloureux que le mal ?

Une hypothèse loin d’être une certitude. Au Portugal ou en Italie, cette politique visant à freiner l’économie en rendant le crédit toujours plus cher est vivement critiquée et commence à avoir des effets néfastes sur l’économie de la zone euro, entrée en récession depuis l’hiver dernier, touchant notamment durement l’Allemagne.

Le remède peut-il être plus douloureux que le mal lui-même ? De plus en plus de spécialistes et de politiques adoptent cette vision des choses, estimant que ces taux de crédit trop rigides prolongent bien trop durablement la phase de faiblesse de l’économie européenne. 

En France, la demande de crédit des entreprises est ainsi au plus bas depuis 20 ans tandis que du côté des particuliers, le volume de crédits immobiliers est en recul de plus de 40 % en un an, touchant de plein fouet toutes les professions de l’habitat. L’inflation quant à elle reste forte, stabilisée à + 5,5 % en zone euro au mois de juin sur un an. Le signe que cette offensive de la BCE sur l’économie n’est peut-être pas la bonne formule ?

La BCE décidera en tous les cas de la suite à donner à ce drastique tour de vis en septembre, lors de sa prochaine réunion.

REDACTION :

 

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